La bioéconomie émerge comme une réponse novatrice aux défis contemporains, offrant un modèle économique durable basé sur l’utilisation judicieuse des ressources renouvelables. Dans cet article, nous retraçons la genèse de ce concept et mettons en lumière certaines de ses composantes essentielles comme la biomasse et les biotechnologies. Nous vous expliquons aussi pourquoi BGene a dès le début inscrit la bioéconomie dans son ADN.

La bioéconomie : pas uniquement une affaire de produits biosourcés et d’énergies renouvelables.

Le terme bioéconomie est apparu en France en 1979 sous la plume de René Passet, économiste et professeur à l’Université de Sorbonne Paris 1. Dans son ouvrage intitulé « L’Économique et le Vivant », il explore les liens entre l’économie et la biosphère et introduit pour la première fois le concept de bioéconomie, le définissant comme « une économie subordonnée au respect des normes de reproduction de la biosphère. Ainsi l’économie se trouve incluse dans la sphère humaine dont elle ne concerne qu’une partie, laquelle sphère humaine est incluse dans la biosphère ».

A l’époque, ce concept émerge des deux hypothèses suivantes, liées entre elles :

  • Les impacts sur l’environnement de l’activité économique ont évolué en termes de nature et d’échelle.
  • Et/ou la perception humaine de ces impacts a changé en raison de leurs répercussions systémiques, non perçues jusqu’alors, qui affectent désormais la population mondiale de manière visible. C’est en effet à partir des années 1970 que l’on commence à se rendre compte des effets néfastes de certaines industries et activités sur les océans, le climat, la faune, la flore, etc.

Plus tard, le même René Passet déclara dans la revue Nature, Sciences et Société qu’au moment de l’écriture de son livre :

  • On parlait d’environnement au sens de « ce qui nous entoure » quand les atteintes et dégradations étaient vues comme des incidents localisés (par exemple une marée noire ou l’explosion d’une usine chimique). Ces incidents étaient interprétés comme des anomalies ponctuelles ne remettant pas en cause la logique du système économique. En clair, on continuait comme avant mais on faisait attention à ce que les catastrophes industrielles ne se reproduisent pas.
  • C’est à partir des années 1980 que la perception des conséquences sur la nature de l’activité humaine commença à évoluer. Certains économistes prirent conscience d’une dichotomie grandissante entre la croissance économique d’un monde voulant soumettre le vivant à ses propres intérêts et la nécessité de préserver des mécanismes naturels indispensables à la vie sur terre.

C’est de ces constatations qu’est née la vision de la bioéconomie dans laquelle BGene s’inscrit aujourd’hui : lier économie, biotechnologies et sciences du vivant afin de produire suffisamment mais de manière rationnelle en préservant la nature sous toutes ses formes. Cette vision va donc plus loin que le simple recours à des énergies renouvelables ou à des matières premières biosourcées (qui demeurent nécessaires, ne nous y trompons pas !) puisqu’il s’agit de penser et d’inventer de nouveaux circuits et modes de production les plus circulaires possible.

La biomasse : le pilier central de la bioéconomie.

Qu’est-ce que la biomasse ?

La biomasse englobe l’ensemble des matières organiques végétales ou animales pouvant être transformées en énergie. Elle joue un rôle crucial dans la transition énergétique en tant que source d’énergie renouvelable, venant remplacer les énergies fossiles et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Il existe trois formes principales de biomasse, chacune présentant des caractéristiques physiques variées :

  • Solides : bois (copeaux, granulés, écorces, sciures, bûches), déchets agricoles (paille, lisier), déchets organiques (déchets ménagers, résidus alimentaires), restes d’animaux (en décomposition dans le sol).
  • Liquides : huiles végétales (soja, colza, tournesol), bioalcools (obtenus par fermentation de glucose ou amidon).
  • Gazeux : biogaz, autres gaz naturels et biocarburants (utilisés principalement par les véhicules).

Les enjeux autour de la biomasse.

En tant que première source d’énergie renouvelable à l’échelle de la planète, la biomasse répond à environ 10% de la demande mondiale d’énergie. Si son utilisation traditionnelle pour la cuisson ou le chauffage domestique est prédominante, on y a de plus en plus recours pour la production d’énergies plus modernes et diversifiées.

Cependant, son exploitation soulève des enjeux environnementaux, notamment en termes de gestion durable des ressources et de l’impact sur les écosystèmes. La valorisation énergétique de la biomasse doit donc être menée de manière à ne pas engendrer de déséquilibres environnementaux, en veillant notamment à ne pas réduire les stocks de biomasse plus rapidement qu’ils ne sont régénérés.

La place de la biomasse dans la bioéconomie.

La transformation de la biomasse est donc le point de départ de toute activité bioéconomique. Que ce soit dans le domaine de l’énergie, de l’alimentation, de la fabrication de biens ou encore du recyclage des déchets, tout commence avec une matière végétale.

Au fil du temps, les techniques de valorisation de la biomasse se sont développées en même temps que les progrès scientifiques, en particulier dans le secteur des biotechnologies.

La bioéconomie se base sur l’exploitation raisonnée de la biomasse
Les différentes manières de valoriser la biomasse. Source : connaissancedesenergies.org

Les apports des biotechnologies.

Les biotechnologies actuelles offrent des solutions innovantes pour relever les défis environnementaux, alimentaires et économiques contemporains. Elles combinent l’utilisation de ressources renouvelables et de processus biologiques afin de produire une gamme variée de biens et d’énergies, contribuant ainsi à une économie respectueuse de l’environnement. Voici quelques avancées rendues possibles par les biotechnologies modernes.

De meilleurs rendements et une productivité accrue.

Les biotechnologies permettent de cibler spécifiquement certaines voies métaboliques ou organismes pour les rendre plus performants. Cela est particulièrement utile dans la production de composés d’intérêt industriel, comme les enzymes ou les biocarburants, où les biotechnologies permettent d’optimiser les processus de production pour une efficacité et une spécificité accrues.

La création de nouveaux produits et matériaux.

La biologie de synthèse ouvre de nouvelles voies pour la création de systèmes biologiques et d’organismes qui n’existent pas dans la nature. Cette approche permet de concevoir et de construire de nouvelles voies métaboliques ou de modifier des organismes pour la production de produits chimiques ou de matériaux innovants (par exemple de nouveaux plastiques non issus du pétrole). La biologie de synthèse représente ainsi un potentiel immense pour le développement de solutions durables qui viendront remplacer les matériaux actuels.

Une contribution à la bioéconomie circulaire : l’exemple de la méthanisation.

Les biotechnologies permettent la valorisation des déchets et des co-produits de l’industrie, de l’agriculture et des exploitations forestières. La méthanisation en est un exemple emblématique. Ce processus biologique naturel, réalisé par une faune microbienne diverse, transforme la matière organique en biogaz, principalement composé de méthane. Il permet de valoriser les déchets organiques, offrant ainsi une source d’énergie renouvelable et réduisant la dépendance aux combustibles fossiles.

La bioéconomie au cœur de l’ADN de BGene.

BGene propose à ses clients et partenaires des arômes et des fragrances produits à partir de la fermentation de sucres de deuxième génération. Nous aspirons à réduire notre impact environnemental en favorisant l’économie circulaire et en étudiant attentivement le cycle de vie des ingrédients et des procédés que nous mettons en œuvre.

Depuis notre création en 2014, un de nos objectifs principaux est de montrer que BGene peut devenir un leader et un modèle dans son secteur, tout en conciliant excellence scientifique, respect de l’environnement, et performance économique.

Afin de relever ce défi, BGene dispose d’un ensemble complet de compétences, couvrant notamment l’informatique, la bio-informatique, la biologie moléculaire, le génie génétique, les bioprocédés, et bien d’autres.